Petite médecine de bord: gérer au mieux les imprévus - Œuvre du Marin Breton

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Petite médecine de bord: gérer au mieux les imprévus

Si l’on ne peut tout prévoir, il est pourtant prudent d’être préparé à gérer certaines situations : bien prises en compte, elles resteront anodines et banales alors que, mal évaluées, elles peuvent conduire à de jolis bobos…

Quel abri pour débarquer un blessé ?

Sur le plan légal, en navigation côtière, on ne doit pas s’éloigner à plus de 6 miles d’un abri. Cet abri pouvant être une crique isolée où il est possible de se réfugier par gros temps.Sur le plan médical, on doit considérer cet abri comme un port ou un endroit qui permet de débarquer un malade ou un blessé.La plupart des plaisanciers ont assez de connaissances et de bon sens pour faire face aux petits problèmes médicaux courants. Encore faut-il posséder une trousse médicale adaptée, facilement accessible (et sans médicaments périmés), et penser aussi à informer l’équipage de l’emplacement de la boîte à pharmacie.

Il n’est pas question ici de transformer un bateau de plaisance en navire hôpital mais il y a un minimum à posséder.

Si c’est grave

Parfois, le chef de bord peut être dépassé par la situation médicale. Dans ce cas, un avis médical par VHF en ASN ou sur le canal 16 ou encore par téléphone au n° 196 s’impose.

Dans le cas d’un appel de ce type, il faudra :

  • parler fort et distinctement ;
  • lentement ;
  • identifier le navire ;
  • donner sa position.

Embarquez avec un téléphone chargé mais sachez qu’il ne porte pas très loin…

Les situations courantes

La main

Un marin, c’est connu, « fourre » ses doigts partout:

  • en pêchant (hameçon, couteau…) ;
  • dans le moteur chaud (brûlures) ;
  • dans le gréement (poulies, bouts).

Pour des plaies peu profondes : désinfecter avec la Bétadine. Effectuer un pansement bien fermé. Ne pas mouiller. Attention ! En cas d’atteinte profonde d’un muscle ou d’un tendon : retour au port et rapidement vers les Urgences, hôpital ou clinique. En cas de choc : si signes douloureux aux mouvements faisant craindre une entorse ou une fracture : immobiliser avec de l’Élastoplast, puis antidouleurs avant retour au port et Urgences, hôpital ou clinique.

Les yeux

« Le marin n’a pas ses yeux dans sa poche !»

  • projection d’un produit (peinture) ;
  • projection d’un éclat (rouille) ;
  • contusion par un espar ou un cordage.

Si présence de corps étranger dans l’oeil : laver en abondance avec des dosettes de sérum physiologique, puis mettre quelques gouttes de collyre antibiotique, à faire cinq ou six fois par jour et antidouleurs. En cas de douleur importante persistante : retour au port et Urgences, hôpital ou clinique. Si contusion : laver avec le sérum physiologique puis antidouleurs. En cas de saignement à l’oeil ou de troubles de la vue : retour au port et Urgences,hôpital ou clinique.

Les brûlures

La gravité des brûlures dépend de leur localisation, de leur étendue et de leur profondeur

− brûlures superficielles (1er degré) : rincer souvent (toutes les heures) avec un sérum physiologique, puis désinfecter avec la Bétadine, puis pansement stérile bien fermé.

− brûlures profondes (2e ou 3e degré) sur le visage ou les parties génitales par exemple : désinfecter avec la Bétadine, pansement fermé et antidouleur, puis avis au Cross en VHF ASN ou canal 16,

retour au port et Urgences, hôpital ou clinique : c’est une urgence vitale !

Articulations et membres

Un marin évolue sur une surface « mouvante »… Si chute ou traumatisme avec articulation gonflée et douloureuse, immobiliser avec de l’Élastoplast puis antidouleur. Bien caler le malade avec des oreillers et/ou matelas. Retour au port et Urgences, hôpital ou clinique. Si signes douloureux aux mouvements, faisant craindre une entorse ou une fracture : immobiliser avec de l’Élastoplast, puis antidouleurs avec retour au port et Urgences, hôpital ou clinique.

Les saignements de nez

Souvent suite à un coup : introduire dans la narine qui saigne une éponge hémostatique Bloxang. Préférer la position assise plutôt que couchée.

Les plaies

« Les plaies du coeur ne guérissent jamais…» Si elles sont peu profondes et étendues : nettoyer à la Bétadine et, en rapprochant les bords, mettre des Steristrips, puis une compresse, puis un pansement Urgoderm (un pansement par jour). Si elles sont profondes et étendues, elles nécessitent des points de suture : désinfection, pansement. Puis, retour au port et Urgences, hôpital ou clinique.

Les hématomes

Antidouleurs, pommade à l’Arnica 3 à 4 fois par jour.

Le mal de mer (voir notre article)

« Même les plus grands marins vomissent comme des bêtes… » Il n’y a pas de traitement universel pour ce mal. À chacun de trouver le sien. Essayer tout de même le Vogalib. Attention : Les vomissements répétés, surtout chez les jeunes enfants et les personnes agées peuvent entraîner une déshydratation grave : essai du Vogalib et faire boire de l’eau souvent et en petites quantités.

Les malaises.

Vaste chapitre qui mérite un dossier complet entier. Un malaise avec perte de conscience ou troubles de la conscience, délire, doit être signalé pour avis médical au Cross en VHF ASN ou canal 16 ou par téléphone 116. Mettre la personne au repos et attendre l’avis du médecin. Les douleurs dans la poitrine.Quelque soit l’âge, toute douleur dans la poitrinedoit faire l’objet d’une consultation radio avec le Cross sans délai.

L’hypothermie (voir notre article)

Allonger doucement dans un local à l’abri du froid et du vent. Déshabiller doucement et mettre des vêtements secs. Donner par petites doses boisson tiède et sucrée. Ne pas secouer ni inciter à faire des mouvements. Rester près de la personne pour surveiller son état de conscience. Prévenir le Cross.

Conclusion

La nécessité de ne pas s’éloigner de plus de 6 miles d’un abri est, en navigation côtière, une mesure de sécurité. En cas de besoin, on peux bénéficier d’un réseau de secours extraordinaire : les Cross, la Marine Nationale, la Gendarmerie Maritime, la SNSM, les marins pêcheurs, navires proches, etc. Cependant, pour que le système fonctionne correctement, il faut être en mesure de communiquer avec ce réseau, c’est-à-dire, posséder à bord une radio VHF (si possible avec ASN) et/ou un téléphone portable en état de marche. Il faut aussi, bien sûr, des notions élémentaires de secourisme ainsi qu’une trousse médicale opérationnelle. Ainsi, vos navigations resteront plaisantes !

Avec la collaboration de Philippe et Thierry Delanney

Vous pouvez télécharger une liste des produits conseillés pour constituer votre boîte à pharmacie en cliquant sur le lien ci-après : Trousse secours côtier

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