La sécurité à la pêche, iMP - Œuvre du Marin Breton

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La sécurité à la pêche, iMP
Dossier réalisé par l'Institut Maritime de Prévention (IMP) pour l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail.

Le mémento sécurité

  • Rappels administratifs
  • Autocontrôles individuels
  • Contrôles navire
  • Prévention des accidents du travail
  • Risque incendie
  • Prévention des abordages en mer
  • Équipements individuels de protection
  • Déclenchements des secours
  • Moyens d’alerte visuels
  • Abandon du navire
  • Récupération d’un homme à la mer
  • Premiers secours
  • Déclaration d’accident
  • Contacts utiles

Rappels administratifs

Limites des permis de navigation
5e catégorie : exclusivement en eaux abritées (rades fermées, bassins et étangs…)
4e catégorie : moins de 5 milles des eaux abritées du port de départ
3e catégorie : moins de 20 milles de la terre la plus proche
2e catégorie : moins de 200 milles d’un abri sûr et de 600 milles du port de départ
1re catégorie : au-delà

Modalités d’armement
Petite pêche : moins de 24 h d’absence
Pêche côtière : moins de 96 h d’absence
Pêche au large : plus de 96 h d’absence
Grande pêche : plus de 20 j d’absence

Règlement général de sécurité
division 227 : navires de moins de 12 m
division 226 : navires de 12 à 24 m
division 228 : navires de plus de 24 m
Textes accessibles sur ce site (textes utiles et officiels)
ou sur le site www.mer.gouv.fr

Autocontrôles

• Vérifiez, pour préserver vos droits, que vous êtes régulièrement embarqué au regard de l’Énim
• Vérifiez que votre visite médicale d’aptitude est en cours de validité.
• Vérifiez que vos éventuels traitements médicaux en cours sont compatibles avec la veille.
• Et surtout, évitez avant l’embarquement et pendant toute sa durée les comportements pouvant mettre en péril le navire et les membres de son équipage comme :
– consommation d’alcool,
– usage de drogues (cannabis, autres),
– tabagisme aigu,
– manque de sommeil.

Contrôles du navire à faire par le patron avant tout appareillage

Validité du permis de navigation :
• Attention : procéder à des embarquements sur un navire en irrégularité peut affecter les droits en cas d’accident du travail ou de maladie en cours de navigation et avoir des conséquences judiciaires.
Respect des limitations du permis de navigation et d’armement (PP, PC, PL – voir p.1).
• Validité des révisions des matériels de sécurité : radeaux de sauvetage, balise de détresse, combinaisons d’immersion et brassières de sauvetage.
Test impératif de toutes les alarmes, notamment les alarmes de niveau d’eau et les alarmes de vigilance (homme mort).
• Consultation du « document unique de prévention » que doit posséder tout navire de pêche.
Les événements de mer et les accidents du travail ne sont pas une fatalité !

Pour chacun
• En mer, le risque est permanent.
• Ne pas se laisser distraire pendant le quart.
• Les aides radioélectriques à la navigation et à la pêche (radar, table traçante, AIS, etc.) ne dispensent aucunement de la veille.
• La veille visuelle se fait en continu, de jour comme de nuit, sur tout le pourtour de l’horizon.
• La veille radio sur le canal 16 doit être permanente.
• Pas de télé, ni de jeux en passerelle.
• La qualité du repos conditionne la sécurité au travail.
• Veiller soigneusement à son hygiène de vie et éviter tous les comportements qui pourraient affecter son aptitude et sa vigilance.

Pour les patrons
• Organiser les espaces de travail, y repérer tous les obstacles et situations à risque.
• Déduire de cet examen les précautions à prendre (équipements collectifs et individuels de protection) et les consigner dans le «document unique de prévention » à tenir sur chaque navire.
• Coordonner le travail de chacun avec celui du reste de l’équipage.
• Amarrer tout ce qui doit l’être.
• Veiller à fermer les accès qui doivent l’être à la mer, notamment les portes entre le pont de pêche et les salles de travail ou l’intérieur du navire.
• Ne pas forcer sur les croches mais retenir les méthodes de dégagement les plus adaptées (voir guide Ifremer/IMP sur les croches).

Risque incendie

L’incendie est un risque majeur pour un navire de pêche. Sa prévention repose d’abord sur la qualité des alarmes (qui doivent régulièrement être testées) et des procédures d’alerte.
• Une fois déclenché, l’incendie se combat tout d’abord la suppression de ses aliments :
– stopper l’alimentation combustible du moteur,
– fermer les portes et aérations du compartiment machine ou du local affecté et ne plus les rouvrir,
– Vérifier à chaque marée le bon fonctionnement de la fermeture de ces trappes et accès.
• Immédiatement après, lutter contre l’incendie :
– utiliser les dispositifs d’extinction fixe (CO2),
– vérifier régulièrement le libre accès au local de déclenchement des moyens d’extinction fixes et s’assurer qu’il ne risque pas d’être affecté par les fumées de l’incendie,
– utiliser les équipements d’extinction mobiles (extincteurs),
–  vérifier régulièrement les dates de péremption et réviser les notices d’emploi.
• Prévenir les secours

Règles de barre

Le Règlement international pour prévenir les abordages en mer, prévoit que la route d’un navire en pêche, montrant ses marques et feux de pêche, est privilégiée. Il doit maintenir son cap. Il peut le modifier s’il doute des intentions d’un autre navire en route d’abordage. En dernière extrémité, manœuvrer si l’abordage ne peut être évité.
• Le navire en pêche perd son privilège :
– lorsqu’il est rattrapant ;
– lorsqu’il est en pêche à l’intérieur d’un chenal étroit ou d’une voie d’accès portuaire ;
– lorsqu’il est en pêche dans le sens d’une voie de circulation d’un DST (dispositif de séparation de trafic) où il ne doit en aucun cas gêner
le transit des navires de commerce ;
– quand sa longueur est inférieure à 20 m qu’il soit en route comme en pêche dans le DST.
– Ne pas oublier que le transit et encore plus la pêche à contresens dans un DST est interdite. Les DST se prennent avec un angle aussi faible que possible et se traversent perpendiculairement. La veille doit y être renforcée. Tout incident est à signaler au Cross.
• Manœuvrer franchement et suffisamment tôt pour être compris.
• Un navire en pêche doit s’écarter des navires non ou peu maîtres de leur manœuvre.
• Un navire de pêche en route ne doit pas montrer ses feux et marques de pêche. Il n’a pas de privilège particulier et tous les navires non rattrapants sur son tribord sont privilégiés. Il doit manœuvrer pour les éviter.
• En cas de visibilité réduite, il n’y a plus de route privilégiée. Les navires de pêche, comme les autres, doivent renforcer la veille, montrer leurs feux, émettre les signaux sonores réglementaires et adapter leur vitesse, surtout s’ils sont dans un chenal ou un DST.

Équipements individuels de protection

Le BCG du marin : Bottes, Casque, Gants : voir à ce sujet les guides d’achat IMP propres à chaque produit.
Les gants : toujours travailler avec des gants adaptés et conformes aux normes requises.
Les bottes : toujours travailler avec des bottes marines de sécurité avec embout de protection renforcé et semelle antidérapante.
Les casques de protection : pour éviter les traumatismes crâniens, porter un casque.
Les protections auditives : prévenir la surdité, fréquente chez les marins, exige le port de protections auditives.
VFI : vêtements de travail à flottabilité intégrée
– Les VFI sont à porter en permanence dans toutes les situations de travail exposées au risque de chute à la mer. C’est obligatoire.
– VFI = équipements individuels de protection contre le risque de noyade suite à chute à la mer.
– Ils ne remplacent pas les équipements de détresse (brassières et combinaisons d’immersion à capeler qu’en cas d’évacuation du navire).
– Les VFI laissent à l’équipage le temps de réagir face à une chute à la mer accidentelle d’un de ses membres.
– Ils doivent être adaptés aux situations de travail et à la morphologie de chacun. Il existe des modèles adaptés à tous.
– Consulter le guide d’achat IMP pour les VFI

Équipements individuels de protection : les guides d’achat de l’Institut maritime de prévention, les demander à l’IMP ou les télécharger sur le site Internet de l’iMP.

Déclencher les secours

• Utiliser les moyens de communication réglementaires et notamment la VHF canal 16. En cas de nécessité, déclencher l’alerte par bouton poussoir d’urgence du SMDSM.
• Tous à bord doivent savoir se servir de la VHF
• Les Cross veillent sur le canal 16 et les autres fréquences de détresse.

• Les messages urgents : répéter Pan Pan (3 fois) puis
– appel à tous
– ici le navire de pêche … (nom du bateau)
– nature de la détresse…
– nous demandons…
– position…
– nombre de personnes à bord
– ici le navire de pêche… Terminé.

• En cas de vie en danger : dire Mayday Mayday Mayday
– ici le navire de pêche… (nom du bateau)
– Mayday, ici le navire de pêche…
– position…
– nature de la détresse : voie d’eau, chavirage, échouement, abordage, incendie, homme à la mer
– nombre de personnes à bord
– répondre calmement aux questions
• Ne pas gaspiller les quelques fusées de détresse présentes à bord de chaque navire ou radeau.
• Ces moyen d’alerte ont des dates limites d’utilisation à ne pas dépasser.
• Lire les notices d’utilisation à chaque marée et avant utilisation.
• En cas de défaut, ne pas regarder dans la fusée.

Feux à main rouges
• visibilité réduite
• servent à prévenir les navires proches
• partent vers le haut
• durent 1 mn
• à tirer sous le vent en tenant le tube à la verticale
• Attention aux brûlures
• Si pas de départ, jeter au bout de 30 s à la mer

Fusées parachutes rouges
• visibilité 20 milles
• durée plus de 40 s.
• partent vers le haut
• à tirer sous le vent en tenant le tube à 20° de la verticale
• ne pas tirer en direction des secours aériens
• si pas de départ, jeter au bout de 30 s à la mer

Fusées de détresse fumigènes flottants orange
• Pour utilisation de jour et par vent faible
• enlever le capuchon et tirer sur le dispositif de mise à feu avant de le jeter à la mer
• brûlera pendant au moins 3 minutes en émettant une fusée orange épaisse

Mise en œuvre du radeau

• faire vérifier le montage du radeau, lire les notices et s’entraîner régulièrement
• Pour larguer en manuel :
– larguer le croc à échappement des sangles de saisissage et amarrer la drisse de percussion à un point fixe
– lancer le radeau sous le vent et sur la partie calme du plan d’eau, puis tirer la drisse de percussion jusqu’au gonflement, puis l’amener contre le bord
–  embarquer sans sauter et s’éloigner rapidement
• Largage automatique : si le navire coule avant action du bord, un largueur hydrostatique se déclenche et assure le gonflage du radeau.

Abandon

• Ordre d’abandon : après avoir prévenu les secours, il est à donner à la voix, par le patron ou son suppléant, en toute dernière extrémité, car tant qu’il flotte, le navire est le meilleur radeau.
• Précautions : se protéger contre le froid par plusieurs couches de vêtements, puis passer les combinaisons d’immersion et/ou les brassières et monter dans le radeau en essayant de rester le plus sec possible.
• À emporter : documents de bord, fusées, balise, autres moyens de repérage, VHF portatives (emplacement à connaître par tous) et enfin vivres et vêtements.

Homme à la mer

• Alerter la passerelle ;
• Mettre la barre toute du bord où l’homme est tombé à la mer ;
• Activer le transpondeur SART et/ou la touche MOB du GPS ou du logiciel de navigation pour noter l’heure et le point de la chute ;
• Garder le contact visuel avec la personne, laisser un bras tendu en direction de l’homme à la mer et jeter des flotteurs le long de la route suivie ;
• Entreprendre une manœuvre de Boutakov qui permet au navire de repasser dans les mêmes eaux à 180° de sa route initiale ;
• Prévenir le Cross et les navires proches par un message du type Pan Pan ;
• Sortir presque à coup sûr l’homme à la mer dépend du type de navire et demande des entraînements réguliers. Suivre un stage sur ce sujet au moins une fois dans sa vie professionnelle est très utile ;
• On peut utiliser : soit des équipements prévus pour ce seul usage (par ex. échelles de Jason, filets d’ascension), soit employer des équipements existant comme les échelles de plongée, les défenses, et/ou des éléments du train de pêche associés à une corne de charge.

Premiers secours

• Se référer aux manuels de secourisme disponibles ;
• Supprimer ou isoler la cause de l’accident et soustraire la victime de la zone dangereuse ;
• Identifier les conséquences de l’accident : saignements, étouffements, traumatismes, perte de conscience ;
• Arrêter le saignement : boucher la plaie, empêcher le sang d’arriver à la plaie (pansement compressif ou garrot), allonger la victime en position latérale de sécurité et la couvrir ;
• Étouffement : donner des claques dans le dos et compresser l’abdomen comme indiqué ;
• Absence de respiration : bouche à bouche, massage cardiaque si absence de pouls, couvrir la victime ;
• Brûlures d’origine thermique ou chimique : laver à l’eau froide abondamment la zone touchée, couvrir la victime ;
• Fractures ou foulures : pas de manipulations intempestives, caler la victime.

Pour prévenir le centre de consultation médicale maritime de Toulouse, passer par le Cross et, si nécessaire, contacter directement le 561 493 333

Déclarer un accident

• Les accidents du travail maritime comme les événements de mer doivent être déclarés.
• Pour les accidents et les maladies en cours de navigation le patron doit établir une déclaration à l’Enim. C’est l’imprimé CGP 102 (dit feuille rose). Il est indispensable pour ouvrir les droits à couverture sociale. Il doit être remis aux Affaires maritimes.
• En cas d’accident, cet imprimé doit impérativement être accompagné par un questionnaire à renseigner sur ses circonstances (occupation au moment des faits, élément matériel impliqué, etc.). Cet imprimé (le demander au service à qui la feuille rose est remise) fait l’objet d’un traitement statistique effectué pour le compte de l’Enim par l’Institut maritime de prévention. Les résultats en sont largement diffusés.
• Pour les événements de mer (naufrage, échouement, incendie, voie d’eau, blessures graves, mort d’homme, etc.) le patron doit établir un rapport de mer circonstancié. Ce rapport doit être certifié dès retour au port par le Tribunal de commerce ou par les Affaires maritimes. Le rapport de mer est nécessaire pour permettre un bon traitement des suites judiciaires éventuelles de l’événement de mer et la conduite d’une enquête techniques, à des fins de prévention, par le BEAmer (bureau d’enquête sur les événements de mer). Il est également indispensable pour l’assureur.

Contacts utiles

Comité national des pêches maritimes & des élevages marins (CNPMEM)
134, avenue de Malakoff, 75116 Paris (http://www.comite-peche.fr)
Formations de sécurité – FAF pêche, B.10 Criée BP127 – 29900 Concarneau
Institut maritime de prévention (IMP), 60 Avenue de la Perrière, 56100 Lorient, tél. 02 97 35 04 30
• Les notices et guides d’achat des équipements individuels de protection (bottes, casques, gants, vêtements de travail à flottabilité intégrée) sont téléchargeables sur le site Internet de l’IMP (http://imp-lorient.com/)
• Les imprimés de déclaration des circonstances des accidents du travail maritime sont téléchargeables sur le site de l’IMP (http://imp-lorient.com/)

• Centres régionaux opérationnels se surveillance et de sauvetage
– CROSS Gris-Nez : 0 321 872 187
– CROS-Ma Jobourg : 0 233 527 213
– CROSS Corsen : 0 298 893 131
– CROSS-A Étel : 0 297 553 535
– CROSS-Med La Garde : 0 494 617 110
– CROSSAG Fort de France : 0 596 709 292
– CROSSRU La Réunion : 0 262 434 343

Centre de consultations médicales maritimes (Hopital Purpan / Toulouse), place du docteur Baylac, tél 05 61 77 24 85, fax 05 61 77 74 51 – ccmm@chu-toulouse.fr
Établissement national des invalides de la marine, 3 place de Fontenoy 75700, sp O7
Ifremer : Les croches, comment les prévenir, ouvrage à commander sur : http://www.ifremer.fr/francais/produits/editions/19enginspeche.shtml

Dossier réalisé par l’Institut maritime de prévention pour l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail
60 Avenue de la Perrière, 56100 Lorient – +33 (0)2 97 35 04 30
Avec l’aide et l’assistance de l’Union européenne et des administrations maritimes françaises.

www.imp-lorient.com

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